Vivre avec la faune sauvage : vers une gestion rationnelle des bénéfices et des nuisances

L’Académie Vétérinaire de France organise, jeudi 26 septembre, une journée de débats et d’échanges sur la thématique « Vivre avec la faune sauvage : vers une gestion rationnelle des bénéfices et des nuisances », en partenariat avec la Fondation François Sommer. Sur réservation gratuite et obligatoire, en présentiel et distanciel. Demandez le programme. 

Parmi les conférences scientifiques de cette journée : « Humains et loups : coexistence, réciprocité et coadaptation », « Nuisances et bénéfices de la présence de l’ours dans les Pyrénées : entre mythes et réalités », « Attaques de vautours : l’histoire sociale percute l’histoire naturelle », « Le Sanglier : entre gestion complexe et problématiques sanitaires », mais aussi des tables-rondes sur le blaireau, le frelon asiatique, les campagnols, les espèces exotiques envahissantes ou encore les chenilles processionnaires. 

Rendez-vous jeudi 26 septembre 2024, de 8h30 à 18h30, à l’auditorium Jacqueline Sommer, musée de la Chasse et de la Nature/ Fondation François Sommer. 62 rue des archives 75003 Paris.

Le matin - Programme scientifique 9h30 - 12h30

Modérateur : Christian Dumon DV, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France.

8h30 – 9h : Accueil

9H – 9h30 Propos introductifs

Programme scientifique 9H30-12h30. Modérateur : Christian Dumon DV, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France.

9h30 – 10h Humains et loups : coexistence, réciprocité et coadaptation par Nicolas Lescureux, Chargé de recherches au CNRS, Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier.

10h – 10h30 Nuisances et bénéfices de la présence de l’ours dans les Pyrénées : entre mythes et réalités par Jean-Jacques Camarra, Agent de l’OFB, spécialiste de l’ours brun,    diplômé de l’École Pratique des Hautes Études.

10h30 – 11h Attaques de vautours : l’histoire sociale percute l’histoire naturelle par Frédéric Décante, DV, président des vétérinaires praticiens d’Occitanie, membre du « comité interdépartemental vautours et activités d’élevage ».

11h – 11h30 Le Sanglier : entre gestion complexe et problématiques sanitaires par Eva Faure, DV, Chargée de mission sanitaire et hygiène alimentaire à la Fédération Nationale des Chasseurs, chargée de mission sur les sujets sanitaires et viande de gibier à la Fédération Régionale d’Occitanie.

11h30 – 12h30 Table ronde animée par Christian Dumon avec :

  • Didier Boussarie, DV, Président du GENAC 1999-2005, Président de l’Académie vétérinaire de France 2024.
  • Philippe Castanet, préfet de Lozère, président du comité interdépartemental vautours et activités d’élevage .
  • Claude Soulas, ingénieur agronome, Directeur du centre départemental ovin 64.
  •  Stéphane Woynarovski, Conseiller régional Bourgogne-Franche-Comté, Délégué biodiversité et eau/ Président ARB, Vice-président du Parc national des forêts.
  • Olivier Maurin, éleveur transhumant, Président ELOVEL (AOC), maire de Prévenchères 48, président des maires de Lozère, membre du bureau directeur de l’association des maires des communes rurales.

12h30 - 13h30 Buffet

Déjeuner à 12h30 sur réservation obligatoire : 25€, à régler directement via ce lien Hello Asso ou par chèque à l’ordre de « Académie vétérinaire de France » et à envoyer à « Académie vétérinaire de France, 34 rue Bréguet, 75011 Paris ».  Un reçu vous sera envoyé par la poste et exigé à l’entrée.  

Après-midi - Programme scientifique 14h - 18h30

Modérateur : Bertrand Ridremont DV Consultant en santé et nutrition animales. Membre titulaire de l’Académie Vétérinaire de France 

14H – 14h30 Vespa velutina : le frelon asiatique à pattes jaunes, une espèce exotique envahissante, historique, biologie et plan de lutte en France par Samuel Boucher, DV, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France, Président de la Commission apicole de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV).

14h30 – 15h Contrôle multifactoriel des populations de campagnols dans un socio-écosystème : une application pratique au massif du Jura par Patrick Giraudoux, Professeur émérite d’écologie à l’Université de Franche-Comté, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France. 

15h – 15h15 Les chenilles processionnaires, approches vétérinaires par François Jolivet, DV praticien, DE Droit et expertise vétérinaire, membre de l’observatoire national des chenilles processionnaires et Gilbert Gault, DV, également membre de l’observatoire et d’un groupe de travail ANSES sur ce sujet, référent toxines naturelles aux centres antipoison vétérinaires de Nantes et de Lyon.

15h15 – 15h45 Les chenilles processionnaires : faut-il cohabiter ? par Marilou Mottet, Écologue, référente santé-environnement, coordinatrice l’Observatoire des espèces à enjeux pour la santé humaine à FREDON Franc.

15h45 – 16h15 Les espèces exotiques envahissantes par Hélène Soubelet, DV, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. 

16h15 – 17hÉco-épidémiologie et gestion sanitaire : de la rage vulpine à la tuberculose bovine chez les blaireaux, quels enseignements? par Céline Richomme DV, Docteur en écologie, ANSES Nancy et Marc Artois, DV « LISAE » : Lorraine Investigation Santé Animale & Environnementale, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France, Stéphanie Desvaux (OFB), Sandrine Lesellier (Anses Nancy), Ariane Payne (OFB) et Anne Van-de-Viele (OFB).

17h – 17h30Les zones humides en France métropolitaine et le risque de leptospirose, les rongeurs semi-aquatiques sont-ils coupables ou présumés innocents ? par Florence Ayral, DV, Enseignante-chercheuse au Département Élevage et Santé Publique Vétérinaire et de l’Unité Rongeurs Sauvages, Risques Sanitaires et Gestion des Populations (RS2GP) de VetAgro Sup, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France.

17h30 – 18h30 Table ronde/discussion générale animée par Bertrand Ridremont, avec :

  • Stéphane Woynarovski, Conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté, délégué biodiversité et eau, Président de l’Agence régionale de la biodiversité BFC, Vice-Président du Parc National des Forêts 

Un peu de contexte...

En France comme ailleurs dans le monde, un effondrement de la biodiversité est constaté dans les espaces ruraux. Il concerne notamment les insectes, les amphibiens et les oiseaux, alors même que des populations de certaines espèces, du fait de leur croissance démographique ou de changements dans leur aire de
distribution géographique, peuvent poser des problèmes complexes à résoudre. Par ailleurs, plus de 8 personnes sur 10 résident actuellement dans une commune urbaine selon l’INSEE. Dans le contexte du réchauffement climatique, l’aménagement d’espaces végétalisés et biodiversifiés dans les villes engage à de nouveaux rapports entre les habitants et une faune sauvage urbanisée.

Cette évolution globale s’accompagne d’une évolution des mentalités concernant le bien-être animal, induisant des clivages de plus en plus importants entre différentes catégories sociales, voire des contradictions intimes parmi nos concitoyens. Ces clivages se cristallisent, par exemple, autour de jugements sur la « nuisibilité » ou « l’utilité » de certaines espèces arbitrairement essentialisées de ce point de vue, sans que la complexité du socio-écosystème dont elles font partie soit toujours prise en compte de façon objective.

Les formations spécialisées des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage sont engagées à aider les préfets à statuer sur le classement d’espèces jugées susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) sous critères « d’intérêt de la santé et de la sécurité publiques, ou pour assurer la protection de la flore et de la faune, ou pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles, ou pour prévenir les dommages importants à d’autres formes de propriété » (Article R427-6 du Code de l’Environnement). Des débats récurrents, souvent conflictuels, et des choix finaux qui se terminent parfois au tribunal administratif, les agitent.

Par ailleurs, des dommages sous ces critères peuvent être objectivement constatés à propos d’espèces qui ne sont pas classables ESOD, qu’il s’agisse d’espèces de rongeurs ou d’arthropodes dont certaines peuvent être classées « nuisibles » au titre du Code Rural et de la Pêche Maritime (Articles L201 à L275 dont L251-3), d’espèces chassables comme certains ongulés (cerfs, chevreuils, sangliers, etc.), mais aussi d’espèces réglementairement protégées (grand cormoran, loup, etc.), dont certaines populations et individus peuvent causer des dommages, agricoles, pastoraux, forestiers ou aquacoles localement problématiques.

La notion de « nuisibilité » (explicite ou périphrasique quand il s’agit d’ESOD) est scientifiquement inappropriée quand elle est appliquée à une espèce dans sa totalité. Toutes les espèces sont issues de plus de 3 milliards d’années d’évolution du vivant, et elles ont montré leur capacité à se maintenir et à contribuer
au fonctionnement des écosystèmes dont elles font partie. La notion de nuisibilité, alors rapportée à une population locale ou même aux seuls individus en cause en un temps et un lieu donnés, peut-être moins inappropriée quand elle est complémentée : « nuisible à… ». Le contexte, le type de dommage et qui le
subit doivent alors nécessairement être définis objectivement.

Les évolutions décrites plus haut, engagent donc à une évolution parallèle des modes d’évaluation des problèmes et des solutions durables à leur apporter, qui dépassent les statuts réglementaires actuels et certaines pratiques.

L’Académie vétérinaire de France, sur avis de sa commission Biodiversité, juge donc nécessaire, au-delà des statuts particuliers des espèces concernées et transversalement, d’engager une réflexion sur une méthodologie et une éthique de prise en compte rénovée de la notion de populations animales (ou d’individus) susceptibles d’occasionner des dommages (PAISOD) dans le contexte actuel du réchauffement climatique, de l’effondrement de la biodiversité, de l’anthropisation grandissante des espaces ruraux, et de l’urbanisation croissante des populations humaines

Nous souhaitons dépasser les controverses d’opinion, pour nous appuyer dans cette réflexion commune sur des connaissances factuelles et validées par des protocoles scientifiques

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