LA FONDATION FRANCOIS SOMMER

La reconnexion entre l’Homme et la Nature est un enjeu majeur des prochaines décennies. Forte de son positionnement singulier, au carrefour des sciences du vivant, de l’art et de la gestion de territoires, forte également d’une indépendance financière, institutionnelle et intellectuelle depuis sa création en 1964, la Fondation François Sommer contribue depuis soixante ans à l’émergence de solutions concrètes en faveur de la protection de la nature et de la faune sauvage. Elle déploie ses activités autour de cinq axes interconnectés : l’art et la culture, la gestion d’espaces naturels, la démarche scientifique, le mécénat et l’organisation de rencontres et de conférences.

Les pieds sur terre, grâce à des équipes de grande qualité, du technicien forestier au docteur en écologie, la Fondation François Sommer a fait la preuve depuis plusieurs décennies de sa capacité à gérer et conserver durablement des aires naturelles, en France et en Afrique. Le centre de formation et de recherche de Belval qu’elle s’apprête à construire dans les Ardennes sera au coeur des enjeux environnementaux actuels et futurs, entre changement climatique et crise de la biodiversité, au service de la collectivité, de la recherche scientifique et de la bonne santé des écosystèmes.

La tête dans les étoiles, la Fondation poursuit l’oeuvre de ses fondateurs, François Sommer (1904-1973) et Jacqueline Sommer (1913-1993), collectionneurs et mécènes, chasseurs et précurseurs de la protection de l’environnement qui souhaitaient partager avec le plus grand nombre leur passion pour l’art, la nature et la faune sauvage. À Paris, au coeur du Marais, le musée de la Chasse et de la Nature est le lieu d’émerveillement, de rencontres et de dialogue permanent voulu par ses concepteurs en 1967, en quête d’équilibre et d’approfondissement de la réflexion sur les rapports de l’Homme à la Nature. En 2022, il a franchi le cap annuel des 155 000 visiteurs. L’hôtel de Guénégaud abrite également le Club de la Chasse et de la Nature, acteur du rayonnement de la Fondation. S’appuyant sur les compétences d’équipes pluridisciplinaires – conservateurs du patrimoine, chargés de collections, responsables des publics, médiateurs – le Musée se projette aussi hors les murs, avec des expositions et une programmation riche et variée, aptes à attirer de nouveaux publics.

Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, ouverte au monde et aux problématiques sociétales, la Fondation François Sommer continuera dans les prochaines années à promouvoir et défendre une écologie humaniste, animée par la conviction d’une possible action vertueuse de l’Homme sur son environnement. Fondée sur l’excellence des travaux qu’elle mène ou qu’elle soutient, elle entend prendre une part active en France et à l’international dans les débats sur la protection de la nature, dans un esprit d’ouverture et de dialogue qui a toujours prévalu dans toutes ses actions.

La culture et l’art pour émouvoir, sensibiliser et interroger

Demeure d’un collectionneur esthète, cabinet de curiosités, le musée de la Chasse et de la Nature est né de la passion de ses deux fondateurs, François et Jacqueline Sommer, pour l’art cynégétique et la nature sauvage. Abritée à l’origine dans l’hôtel de Guénégaud (XVIIe), la collection initiale est constituée de trophées, d’armes de chasse historiques, de tapisseries, céramiques, sculptures, livres anciens, dessins et tableaux du XVIe au XIXe siècles, parmi lesquels des chefs d’oeuvre de Lucas Cranach, Pierre-Paul Rubens, François Desportes, Jean-Baptiste Oudry et Jean Siméon Chardin…

En 2007, à la faveur d’une extension dans l’hôtel de Mongelas (XVIIIe) jouxtant l’hôtel de Guénégaud, le nouveau parcours muséographique propose d’explorer les rapports de l’Homme et de l’animal à travers les âges et les cultures. Des expositions temporaires d’artistes contemporains – Walton Ford, Sophie Calle, Serena Carone, Gérard Garouste, Mircea Cantor, Eva Jospin, Damien Deroubaix, Carolein Smit… – rythment les saisons culturelles du Musée et font dialoguer ses exceptionnelles collections d’art ancien, moderne et contemporain, sans cesse enrichies depuis un demi-siècle.

En 2021, avec l’aménagement de nouvelles salles d’exposition dans l’hôtel de Guénégaud, le Musée s’est engagé dans une réflexion contemporaine sur les questions environnementales et écologiques à l’ère de l’Anthropocène. Musée singulier, il suscite l’adhésion d’un public de plus en plus large. Le cap des 155 000 visiteurs a été franchi en 2022. Fort de ce succès, l’équipe du Musée et le pôle Nature de la Fondation ont entrepris de renforcer leur collaboration sur des sujets transversaux, à travers des cycles de conférences, des projections et une programmation hors les murs, appelée à se développer.

Labellisé musée de France par le ministère de la Culture, le Musée se doit enfin d’assurer l’égal accès de tous au patrimoine culturel, avec une attention particulière pour les publics éloignés de la culture. C’est le rôle dévolu à son service des publics qui reçoit des groupes scolaires et se déplace régulièrement dans les écoles franciliennes, afin de favoriser l’expression artistique et stimuler le sens critique.

La gestion d’espaces naturels pour observer, expérimenter et agir

À l’image d’Aldo Leopold (1887-1948), forestier et écologiste américain considéré comme l’un des pères de la protection de l’environnement aux Etats-Unis, François Sommer s’est engagé très tôt dans la protection de la faune sauvage et de ses habitats en France et en Afrique. Sous la présidence de Georges Pompidou, il a été étroitement associé aux premiers pas du ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement en 1971, en particulier sur la question de la réforme de la chasse.

À l’image d’Aldo Leopold (1887-1948), forestier et écologiste américain considéré comme l’un des pères de la protection de l’environnement aux Etats-Unis, François Sommer s’est engagé très tôt dans la protection de la faune sauvage et de ses habitats en France et en Afrique. Sous la présidence de Georges Pompidou, il a été étroitement associé aux premiers pas du ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement en 1971, en particulier sur la question de la réforme de la chasse.

La Fondation François Sommer est aujourd’hui un acteur reconnu dans la gestion et la conservation d’aires naturelles en France, en Europe et en Afrique. La crise climatique et l’effondrement de la biodiversité exigent de poser les bons diagnostics, de favoriser l’émergence de nouveaux modes de gestion, afin de renforcer les capacités de résilience des milieux et des espèces animales. Que ce soit sur son territoire de Belval (1050 hectares de forêts, de prairies et de zones humides dans les Ardennes), dans le parc national de Gilé au Mozambique ou à travers la labellisation de propriétés privées et de territoires mettant en place des mesures de conservation de la faune et de la flore (label européen « Territoires de Faune Sauvage » dont elle pilote le développement en France), la Fondation poursuit les mêmes objectifs : améliorer les connaissances sur les écosystèmes, assurer un suivi de la biodiversité au moyen de programmes scientifiques, faire cohabiter les activités humaines et la conservation de la nature.

En Afrique, la compétence et l’expérience acquises permettent à la Fondation François Sommer de se positionner comme ONG de gestion d’aires protégées, à même de mobiliser des financements internationaux auprès de partenaires aussi importants que l’Union européenne et l’Agence Française de Développement (AFD), deux soutiens de poids dans le programme mené à Gilé.

La démarche scientifique pour comprendre, savoir et diffuser, par la formation et la recherche

Pionnier de la réintroduction d’espèces en France et en Afrique, François Sommer est aussi l’inventeur du plan de chasse. Celui-ci consiste à déterminer le nombre d’animaux à prélever annuellement sur un territoire afin de garantir la gestion durable des populations de gibier et de leurs habitats. Son expertise, basée sur l’étude et l’expérimentation, lui a valu d’être régulièrement consulté par les équipes du premier ministère de la Protection de la nature et de l’environnement. La collecte des données, les observations de terrain, figurent dans l’ADN de la Fondation depuis ses débuts.

Afin d’accroître ses capacités d’action en matière de gestion et de préservation d’espaces naturels, la Fondation François Sommer s’est dotée d’un pôle Nature en 2014. Ses missions s’exercent d’abord dans l’acquisition et le partage de connaissances scientifiques, en soutenant ou en menant des travaux sur des thématiques de recherche variées : biodiversité et conservation, écologie des populations, écologie des communautés, écologie de la restauration, écologie humaine, écologie des écosystèmes. Pour ce faire, les équipes du pôle Nature travaillent en réseau avec des partenaires nationaux (OFB, CNRS, MNHN, INRAE, Universités) et internationaux, en Europe (Université de Trondheim en Norvège, l’Italian National Research Council en Italie…) et en Afrique.

La labellisation de Belval par le CNRS en 2022 comme site de recherche de la zone atelier rurale de l’Argonne (ZARG) ouvre la voie à l’accueil de programmes de recherche en écologie, environnement et socio-économie. Cette montée en puissance s’accompagne d’un projet ambitieux : la construction d’un nouveau centre de formation et de recherche de 2 500 m2 à même d’accueillir des scientifiques, des professionnels publics et privés et des étudiants en formation. Fidèle à l’esprit des fondateurs, la Fondation continuera à dispenser à Belval pour des particuliers et des professionnels, des formations sur les bonnes pratiques de chasse, la gestion cynégétique durable, l’équilibre forêt-gibier et la gestion adaptative de la grande faune.

Le mécénat pour soutenir, encourager et innover

Mécène, la Fondation François Sommer l’est depuis sa création. Sa première action fut de sauver de la destruction l’hôtel de Guénégaud, joyau architectural de François Mansart (XVIIe s.) dans le quartier du Marais à Paris, pour y accueillir le musée de la Chasse et de la Nature ainsi que le club de la Chasse et de la Nature. Le mécénat de la Fondation a été, jusque dans les années 2010, majoritairement tourné vers les arts, la culture, le patrimoine, avec des acquisitions et restaurations d’oeuvres, des bourses, des résidences d’artistes ou des distinctions – à l’image du prix littéraire François Sommer, décerné chaque année depuis 1980 à un ouvrage qui explore le rapport de l’Homme à l’animal.

La création d’un pôle Nature en 2014 a permis d’élargir ce mécénat en apportant un soutien financier à des projets scientifiques portés par des structures de recherche et de conservation de la nature, des associations ou des organisations non gouvernementales, le plus souvent au moyen d’appels à projets.

Par ailleurs, la Fondation encadre et finance un prix scientifique Homme Nature , mais également des thèses dans ses domaines de compétence – arts, sciences, conservation de la nature, protection et gestion de la faune – sans oublier les sciences humaines, la littérature et le patrimoine. En soutenant des programmes de recherche, en permettant à des projets d’émerger, en enrichissant les collections du Musée par une politique d’acquisition active, en favorisant la création contemporaine par des commandes, la Fondation François Sommer ambitionne de jouer un rôle d’incubateur de solutions créatives, innovantes, susceptibles d’avoir un impact positif et pérenne dans la relation de l’Homme à la Nature.

Des conférences et publications pour dialoguer, partager et co-construire

La Fondation François Sommer a été voulue dès l’origine comme un lieu d’échanges, de débat, de partage de connaissances, de découverte et d’émerveillement. De Lire la Nature, le salon annuel du livre lancé en 2017, aux rencontres avec des artistes, philosophes, scientifiques, écrivains ou cinéastes, les occasions sont nombreuses de réunir, dans l’auditorium de la Fondation ou dans les salons de l’hôtel de Guénégaud, un public tantôt familial, tantôt expert.

Côté publications, Billebaude, revue semestrielle de la Fondation, tisse des liens entre les sciences humaines, la littérature, les sciences exactes, créant des passerelles entre l’écologie, l’art et la recherche. Désireuse de prendre part au débat, la Fondation est à l’origine d’une étude prospective de grande envergure sur le devenir de la chasse en France, intitulée Chasse, Nature et Société 2040. Ces travaux, menés entre 2017 et 2021 sont souvent cités en exemple et ont permis à la Fondation de faire entendre sa voix, d’ouvrir et d’enrichir les discussions. 

En 2023, la Fondation a initié un nouveau cycle de conférences – les Rencontres Homme Nature – qui permet de faire connaitre et partager avec le grand public l’excellence des travaux menés ou soutenus par son pôle Nature, sur des sujets aussi divers que l’agroécologie, l’histoire de la protection des oiseaux ou encore la dynamique des populations de grands ongulés. Grâce à des rendez-vous réguliers, la Fondation entend déployer rue des Archives et hors les murs l’art, la culture et les sciences comme outil d’éveil des sens et des consciences sur la relation de l’Homme à la Nature.

Dans cette perspective de rayonnement, la Fondation abrite également depuis l’origine et conformément à la volonté de ses fondateurs, le Club de la Chasse et de la Nature, dont la vocation est, d’une part, d’entretenir l’esprit de convivialité cher aux Sommer et d’autre part, de diffuser et faire connaître les idées et les activités de la Fondation, tout en apportant à cette dernière un soutien matériel et moral.