Entre le 7 août et le 9 septembre, les équipes de la Fondation François Sommer et ses partenaires ont réussi à capturer et convoyer 200 buffles sauvages, de la réserve spéciale de Marromeu jusqu’au Parc national de Gilé, 700 km plus au nord. Découvrez, dans ce reportage en immersion et les coulisses d’une opération de grande ampleur qui a mobilisé 50 professionnels – rangers, vétérinaires, chauffeurs – un hélicoptère et de nombreux camions.
Buffles vus d’hélicoptère dans la réserve spéciale de Marromeu. Crédit photos : Fondation François Sommer / Quentin Ebrard.
Cette translocation de buffles est l’une des plus importantes jamais réalisées au Mozambique. Cet impressionnant périple de poussières et de sueurs vise un but écologique majeur : restaurer la faune sauvage du Parc national de Gilé, disparue en raison du braconnage lors de la guerre d’indépendance (1964–1974) et la guerre civile (1976–1992). Durant ces années sombres, « de nombreux groupes armés venaient s’y fournir en viande de brousse. Les civils y chassaient pour survivre. A l’issue de ces conflits, de nombreuses espèces avaient disparu du Parc », témoigne Thomas Prin, docteur en écologie du buffle et conseiller technique de la Fondation, en charge de cette opération d’envergure. Par exemple, le zèbre, le gnou ou encore… le buffle d’Afrique Australe. Syncerus caffer caffer de son nom scientifique.
Cette translocation a pour but de renforcer la population existante estimée à 150 individus. Elle vient compléter les deux premières réalisées en 2012 et 2013. Doubler les effectifs assurera une base génétique d’avenir pour un retour pérenne de cette espèce emblématique.
Entre Maromeu et Gilé, 700 km de routes difficiles, soit entre 23h et 30h en camion. (Google maps).
Routes, pistes, pont… Réparations préventives
La réserve de Marromeu se situe dans le delta du Zambèze, 4ème plus grand fleuve d’Afrique après le Nil, le Congo et le Niger.
L’histoire commence dans la réserve spéciale de Marromeu. Cette vaste zone humide et protégée est riche d’éléphants, de crocodiles, d’hippopotames, probablement d’un milliard de moustiques et surtout, ce qui nous intéresse le plus ici, d’environ 30 000 buffles sauvages. Cette réserve demeure difficilement accessible via une route nationale construite dans les années 2000, qui ressemble davantage à une piste en terre cahoteuse, où les camions ne dépassent guère une moyenne de 10 km/h ! Une grande partie de l’année, la réserve n’est accessible que par bateau, en raison des pluies et des crues.
Pour Thomas Prin, conseiller technique de la Fondation François Sommer et patron des opérations, la première mission consiste à rendre cette route praticable pour les camions adaptés au transport d’animaux sauvages qui, pour l’heure, sont bloqués à la frontière entre le Zimbabwe et le Mozambique.
Tout doit être prêt avant leur arrivée. Une course contre-la-montre s’engage.
Avec des habitants des villages avoisinants, des équipes de la réserve et des ouvriers, le chantier débute par la consolidation d’une infrastructure routière, nécessaire à l’opération. Durant trois jours, une niveleuse, un tracteur et diverses machines parcourent 50 km de pistes. Les villageois, armés de pelles, de bèches et de pioches creusent sur les côtés, coupent les mauvaises herbes et bouchent les trous béants des ornières.
Thomas Prin veillant à l’amélioration d’une piste de 50 km.
Un point se révèle des plus délicats : couper les branches des manguiers. A certains endroits, ces dernières empêchent les camions de passer. Les communautés vivant principalement d’une agriculture vivrière et de pêche, ces arbres ont beaucoup de valeur, au même titre que les poules, les champs de cannes à sucre et les bananiers. Et couper quelques branches, c’est sacrifier une partie de la prochaine récolte. Il faut donc négocier village par village, parfois case par case, exposer les raisons d’un élagage, négocier un dédommagement…
Il a fallu également construire un pont provisoire, composé de 14 000 sacs de sable, qui doit supporter les passages successifs de camions chargés de 70 buffles de 500 kilos en moyenne, soit plus de 45 tonnes par véhicule ! En 2023, la translocation avait dû être décalée d’un an, en raison du cyclone Freddy qui avait créé un nouvel affluent infranchissable.
José Zavale, responsable de la lutte anti-braconnage à Gilé, Benjamin Garrife, Administrateur de la Réserve de Marromeu, Hagnesio Chiponde, vétérinaire, et Thomas Prin devant le pont.
En quelques jours à peine, la route devient méconnaissable. Là où auparavant, il fallait plus de cinq heures pour se rendre à la ville la plus proche, Marromeu, on ne met plus que deux heures. Les camions pourront désormais passer.
Rencontre avec des professionnels de la capture
Barbe longue, lunettes, casquette vissée sur le crâne, Roy Hensberg est responsable des opérations au sol de l’entreprise familiale de capture Endeavour Wildlife Management services. Harry Hensberg, son frère aîné, le seconde dans les airs. Les deux frangins sont deux solides bushmens (hommes de la brousse), qui passent l’année à capturer des animaux sauvages en hiver dans le sud de l’Afrique, puis aux Etats-Unis à nouveau en hiver. « Nous n’avons pas vu l’été depuis dix ans », plaisantent-ils à moitié. Les conditions hivernales sont en effet les plus favorables pour le transport des animaux.
Roy, responsable des opérations sur le terrain chez Wildlife Management services.
Son frère aîné, Harry, est le pilote pour cette translocation.
Harry est pilote de l’hélico, rouage essentiel de la capture des buffles. Lors d’une translocation, le petit appareil permet de rabattre les animaux en rase motte vers la zone de capture, comme le ferait un chien de berger, guidant un troupeau.
Les Hensberg travaillent en famille : le père et la mère ont créé cette société qui a acquis une solide réputation dans tout le sud du continent africain. Ce sont d’authentiques broussards. Ils vivent à longueur d’année sous tente, dans des camps de brousse, mangeant le soir devant le feu, sous la voûte étoilée, entourés des bruits de la nuit africaine, passant des centaines d’heures en camion et en Land Cruiser sur les routes de l’impossible. Ils mènent une vie d’aventure, d’action et d’imprévu, loin de leur famille, quand ils en ont fondé une – ce qui est loin d’être évident en raison de leur mode de vie. Mais ils ont appris à capturer des animaux en même temps que la marche.
Notre exceptionnel est leur routine.
L’incontournable cérémonie traditionnelle
Les camions sont bloqués à la frontière de Zimbabwe depuis plusieurs jours. Les négociations vont bon train, avec l’aide des autorités. Thomas Prin exploite ce temps précieux pour organiser une cérémonie traditionnelle avec les communautés locales. L’objectif est simple : prévenir les habitants, les chefs traditionnels et les autorités locales. L’organisation d’une cérémonie permet aussi aux populations de « bénir » la translocation. « C’est un moment incontournable », confie Thomas. Concrètement, il s’agit d’offrir des cadeaux aux esprits : du riz, des cigarettes, de l’alcool de Nipa – eau de vie locale, très forte, à base de banane et de canne à sucre.
Au matin de la cérémonie, un régulo – chef coutumier – nous accueille à l’ombre de grands arbres. Il faut ôter ses chaussures et s’asseoir derrière lui. Il entame une prière, nous invitant à taper des mains après lui. Dans cette litanie, il bénit la translocation, sert l’alcool, allume une cigarette et offre de la nourriture aux esprits. Le chef traditionnel porte sa tenue d’apparat : costume beige, cravate et casquette. Sa mission : faire de la médiation et gérer les conflits locaux. Sur ses épaules pèsent à la fois les traditions de sa communauté, mais aussi le passé colonial portugais au cours duquel les régulos ont joué un rôle de supplétifs.
La cérémonie se termine par quelques discours, notamment celui du chef de district, du chef José Zavale, d’Isilda Nhantumbo, responsable du projet Promove biodiversidade de l’Union Européenne, de Thomas Prin et de Benjamine Garrife.
Quelques jours plus tard, les camions passent enfin la frontière. Ils n’arrivent pas seuls. Une quarantaine d’hommes en provenance du Zimbabwe prennent leurs quartiers au camp de Sacasse Mulico, au cœur de la réserve. Tous se massent pour regarder l’atterrissage du petit hélico des frères Hensberg. On dirait un jouet. Les deux frangins y tiennent tout juste à deux. Du reste, au moment des opérations de rabattage, le pilote ne prend jamais personne à son bord. Harry et Roy, en professionnels de la brousse, montent leurs tentes en quelques dizaines de minutes. Les aides de camps préparent la popote. Il faut nourrir toute cette troupe. La base isolée de Marromeu, au confort des plus spartiates, devient soudain une ruche bourdonnante.
Tout s’accélère avec la construction d’une « boma de capture ». En quelques jours, l’équipe installe, à l’extérieur du camp un grand enclos composé de deux bâches coulissantes de 200 mètres de long sur 3 mètres de haut, qui dessinent une sorte d’entonnoir de fer et de toile.
Facile à dire, difficile à faire. Des habitants rémunérés et les équipes de capture taillent les arbres, coupent les branches et font place nette pour permettre l’installation de ce vaste enclos pour capturer les animaux sauvages, sans les blesser, selon une technique largement éprouvée.
La boma doit être camouflée dans la végétation, afin que les animaux ne se rendent pas compte qu’ils foncent dans un piège. Le dispositif est ainsi intégré à la forêt qui borde les vastes plaines de la réserve de Marromeu. Des végétaux et des branches sont placés près du tunnel d’arrivée, au bout de l’entonnoir, afin que les buffles ne fassent pas marche arrière. Ces travaux exigeants nécessitent plus de 48h d’un travail physique intense, sous un soleil de plomb.
Le grand jour est enfin arrivé. La première capture va pouvoir être lancée dans l’après-midi.
La boma, fin prête pour l’opération.
Capturer des buffles sauvages, mode d’emploi...
Tout commence par un briefing. Les rangers, les équipes de capture et l’équipe de la Fondation François Sommer se réunissent. La tension est palpable, l’excitation aussi. L’arrivée du jour J amène une nouvelle effervescence.
Il faut le voir pour le croire. Harry, casquette sur la tête, barbe de plusieurs jours et chewing gum perpétuellement en bouche, démarre le rotor de son hélico sans portes. L’appareil bondit dans un nuage de poussière et part survoler la réserve, frôlant les palmiers au décollage. Le style de pilotage est pour le moins sportif. A 34 ans, Harry affiche plus de 8 000 heures de vol au compteur, faisant de lui l’un des pilotes les plus capés de la région. Son rôle lors de l’opération est capital : c’est lui qui rabat les troupeaux de buffles en direction de la boma.
A plusieurs kilomètres, il repère les troupeaux de buffles, s’approche d’eux en rase motte et les pousse à avancer en douceur en direction de la boma. « Tout va extrêmement vite, explique-t-il. Il faut anticiper leurs mouvements et toujours se positionner pour les pousser là où on veut qu’ils se rendent et sans que le troupeau ne se scinde en plusieurs sous-groupes... » Tout en volant, cet as du pilotage donne des ordres à ses équipes en bas, en hurlant dans son micro. Lors de la capture, personne n’a le droit de monter avec lui. Trop dangereux. Un véritable cow-boy de la capture auquel il ne manque qu’un lasso !
1ère opération de capture, l’hélicoptère (au centre de la photo) rabat les buffles dans l’entonnoir.
Justement, le voici poussant son premier troupeau de buffles, juste dans l’axe de la boma de capture. Les mastodontes arrivent au galop dans un grondement d’enfer, poursuivis par l’hélicoptère qui virevolte jusqu’à l’entrée de l’entonnoir. Les animaux s’engouffrent dans le piège. Surgissant de derrière les buissons, des Zimbabwéens tirent prestement de grandes bâches après le passage des buffles, coupant toute possibilité de retraite.
Le piège s’est refermé en quelques secondes. Dans le dernier tiers de la boma, un 4×4 bardé de tôles de protection prend le relai de l’hélicoptère. Moteur hurlant, il pousse les buffles vers les camions. C’est Roy qui est à la manœuvre. Il conduit et klaxonne, à toute allure. Les buffles ne doivent pas avoir le temps de réaliser que la structure en toile est fragile. Avec leur demi-tonne, ils pourraient facilement tout détruire et s’échapper. Cela peut arriver. C’est déjà arrivé.
Sans avoir le temps de réfléchir, les buffles s’engouffrent au galop dans un tunnel de toile, camouflé par de hautes herbes. Ils n’ont plus d’autre solution que de grimper sur le plan incliné qui les mène tout droit dans les containers d’acier. De lourdes portes se referment derrière eux, dans le bruit et la fureur.
Sédation et pose de colliers GPS
Tout aussi dangereuse, l’étape suivante nécessite précision et doigté. Un à un, à l’aide de perches et de seringues, les équipes sédatent les buffles. Ce ne sont pas des somnifères, mais des calmants qui les rendent plus tranquilles pour les aider à supporter le long voyage à venir. Tout se déroule sous le contrôle d’un vétérinaire de la Mozambique Wildlife Alliance, Hagnesio Chiponde. « Les animaux sauvages sont très dangereux. Il nous faut les sédater pour pouvoir organiser le départ et poser les colliers en toute sécurité », explique-t-il.
Sans cela, les buffles furieux cognent les cloisons en fer des camions. L’un d’eux tente de s’échapper par les trappes du toit. Leur force brute est impressionnante. Tout en muscles et en nerfs. Un solide mastard de 700 kg fait trembler le camion à chaque coup de cornes. Les buffles sont séparés à l’intérieur, en petits groupes, par des barrières en fer déployées progressivement.
Une fois les animaux calmés, il faut poser des colliers GPS sur 10% des effectifs. Soit 20 animaux au total. Ces petits bijoux de technologie permettront de suivre l’évolution des buffles réintroduits dans le Parc national de Gilé. Pour ce faire, le vétérinaire les endort (somnifère rapide cette fois). Puis, ils descendent dans le camion pour poser les colliers.
La chaleur dans les camions, sous le soleil de l’après-midi, est intenable. Chaque minute compte pour la santé des animaux. Lorsque ces camions se mettront en route, l’air rentrera, la fraîcheur reviendra. Ces véhicules sont en effet dotés d’une ventilation intégrée. En attendant, l’objectif est de réduire au maximum le stress des animaux.
Sur les routes de l’impossible
Une fois les animaux sédatés et les colliers posés, le convoi démarre, sans attendre. Il fait nuit. Le voyage s’annonce éprouvant et toujours plein d’imprévus. « Juste pour vous donner une image, les routes sont dans un tel état que les camions roulent à 5 km/h sur certaines portions », témoigne Alessandro Fusari, coordinateur du projet Parc national de Gilé pour la Fondation François Sommer. Entre la Réserve spéciale de Marromeu et le Parc, on compte 700 km de pistes poussiéreuses et cahoteuses. Sur le goudron – quand il y en a – les ornières forcent les conducteurs à une concentration de tous les instants. Rompus à l’exercice, deux chauffeurs se relaient H24 pour couvrir les 700 kilomètres qui les séparent de l’arrivée, quasiment sans jamais s’arrêter. Entre 25 et 32 heures au volant – l’équivalent de 2 nuits et un jour – à zigzaguer, contourner les ornières, à encaisser de grosses secousses dans un grincement de tôles et le vrombissement des moteurs. Ils doivent s’adapter aux imprévus, parfois réévaluer le parcours : un grand feu de forêt, parti d’un brûlis agricole, oblige le convoi à un détour. Un arbre est tombé au milieu de la route. Temps perdu : 4h. Pour les buffles, à l’intérieur du camion, c’est beaucoup. Chaque minute compte.
Pour escorter ce convoi exceptionnel, un 4×4 dans lequel ont pris place un ranger et un policier haut-gradé de la région. A chaque poste de contrôle, la Land Cruiser s’arrête. La seule vue des gradés suffit à lever toutes les barrières. Pas d’arrêt, pas de contrôle mais plutôt un salut militaire comme il est d’usage. Cela permet de gagner de précieuses heures sur le transport et éviter bien des blocages, comme ce fut le cas pour le convoi de camions à la frontière, quelques jours plus tôt.
On relâche et on recommence
Plus de 30 heures plus tard, nous arrivons enfin dans le Parc national de Gilé. La lumière de l’aube égaye un peu nos corps endoloris par les secousses. Cet espace nature, grand comme l’équivalent de la moitié de la Corse, dispose d’une forêt de miombo exceptionnelle, hébergeant près de 68 espèces de mammifères dont des éléphants, des buffles, des koudous et près de 228 espèces d’oiseaux. La chasse y est interdite. C’est le seul parc inhabité du pays, mais près de 30 000 personnes vivent à sa périphérie.
Nous n’avons pas le temps de profiter de ce joyau de biodiversité. La dernière étape du voyage consiste à relâcher les buffles dans un grand enclos (boma de relâché). Cet espace d’une centaine de mètres carrés a pour but de surveiller les animaux et de leur laisser un temps d’adaptation, avec un accès à l’eau. Cette étape dure quelques heures, avant l’ouverture de la boma et le début d’une nouvelle vie. Les animaux retrouvent leur liberté, après un voyage éprouvant. « Les buffles sont solides, ils résistent mieux que d’autres animaux aux translocations », témoigne Thomas Prin. En effet, malgré la drogue et le long transport, ils s’échappent à toute allure, plein d’énergie, vers leur nouveau territoire.
La télévision nationale, la radio et de nombreux journaux relayent l’événement. Une cérémonie officielle en présence d’élus est organisée. Les journalistes mettent en avant la possibilité pour les jeunes de découvrir la faune sauvage nationale, mais aussi de développer le tourisme de type safari photographique sur du plus long terme.
Une cérémonie officielle est organisée en présence de Alexandra Jorge, Directrice chez Biofund, Pejul Calenga, Directeur général de l’ANAC, Cristina de Jesus, Secrétaire d’Etat de la province de Zambézie et João Juvêncio Muchanga, Administrateur du Parc national de Gilé.
Reste une dernière difficulté : les buffles, tout juste relâchés, peuvent tenter de s’enfuir du Parc et se diriger vers les villages. Voilà pourquoi des rangers patrouillent en périphérie. Si les colliers GPS signalent un rapprochement des habitations, ces derniers peuvent intervenir et faire fuir les animaux, avant qu’un champ ne soit piétiné et brouté, ou que l’animal soit braconné. Sur un grand écran, à Musseia, la base opérationnelle de Gilé, un outil de suivi nommé Earthrangers permet de suivre en temps réel tous les animaux disposant de balises ou de colliers GPS : éléphants principalement, mais désormais, également des buffles.
Les camions repartent. Le premier chargement est terminé.
Les équipes de capture vont renouveler l’opération quatre fois, parfois jusqu’au bout de leurs limites physiques. Sous la pluie, dans la boue, ils atteindront, à l’individu près, les 200 buffles, le lundi 9 septembre, avec la capture des 30 derniers animaux. C’est un soulagement.
Pour nous, l’aventure se termine. Pour eux, elle continue sur les pistes, en brousse.