Contexte
Le domaine de Belval représente une surface 1 060 ha, presque entièrement composés de milieux naturels majoritairement des boisements, mais également des espaces prairiaux et quatre étangs. L’ensemble présente une très riche biodiversité, qu’il s’agisse de l’avifaune, des odonates, des chiroptères ou des amphibiens.
S’agissant à l’origine d’un parc de chasse, c’est la Fondation François Sommer, à la fois propriétaire et gestionnaire du domaine, qui a décidé de mettre l’accent sur la gestion conservatoire de la biodiversité, mais aussi la vulgarisation et la recherche scientifique. A ce titre, il a été demandé il y a quelques années au Conservatoires des Espaces Naturels de Champagne-Ardenne de rédiger un plan de gestion des étangs et des zones humides associées ; plan de gestion qu’il met en œuvre maintenant de sa propre initiative.
Toujours dans cette optique, la Fondation François Sommer missionne régulièrement l’association le ReNArd pour la réalisation de suivis scientifiques. Ces différents suivis ont mis en évidence une riche population d’amphibien, notamment pour le Triton crêté. Néanmoins avec un statut de conservation mitigés, le nombre de sites de reproduction étant limités et leur état de conservation dégradé (fermeture des mares, envasement…) l’avenir de cette population est incertain.
Après l’étude approfondie des résultats de ces suivis et aux échanges qui ont suivi, la Fondation François Sommer, gestionnaire du domaine, souhaite aujourd’hui s’engager dans une démarche globale de restauration et de création de mare et a sollicité l’appui du ReNArd pour l’accompagner.
Ce projet s’inscrit par ce fait dans le cadre de la problématique urgente de la protection et de la préservation des zones humides françaises et de leur biodiversité.
Objectifs
Sur le long terme ce projet a pour objectifs 1) la restauration de 15 mares sur une période de 3 ans ; 2) la rédaction d’un plan de gestion sur 10 ans pour définir la pérennité et l’entretien des mares ainsi que 3) l’intégration d’un volet « mares » dans le plan simple de gestion (en faisant ainsi un élément distinctif dans la gestion forestière courante du territoire).
Ces objectifs se dérouleront selon deux phases distinctives. Une première phase d’étude et de diagnostic, réalisée et concentrée durant les 6 premiers mois de 2021 avec un maintien léger durant la suite du programme. Puis une seconde phase prévue pour s’étaler à partir de la seconde partie de 2021 puis sur les deux années suivantes. Cette phase dite « opérationnelle » lancera le début des travaux de restauration et de création des mares jusqu’en 2023 avec un suivi écologique annuel de l’efficacité du projet.
L’objectif principal prévu est une préservation et une propagation sur le long terme de la biodiversité des mares présentes sur le territoire. Aussi bien faunistique que floristique avec des objectifs spécifiques selon les espèces.
Le projet
Le projet se déroulera donc selon les deux phases précédemment citées et cela suivant un ensemble d’actions spécifiques :
- Phase d’étude
La première partie de l’étude porte sur un recensement le plus complet possible des mares existantes, même anciennes, qui pourraient être restaurées. A l’issue de cet inventaire, un plan d’action a été rédigé afin de programmer les actions d’intervention, étalées de mi-2021 jusque fin 2023, avec un objectif de créer ou restaurer en moyenne 5 mares par an, soit un objectif total de 15 mares sur l’ensemble du projet. Un plan de gestion sera également réalisé en parallèle pour définir, à 10 ans, la réussite écologique et l’état respectif des mares.
Enfin, le domaine disposant d’une surface boisée supérieure à 25 hectares, un Plan Simple de Gestion (PSG) est en cours de rédaction à la suite de l’agrandissement récent de la surface de site. L’objectif est d’intégrer cet objectif « mare » dans ce PSG et donc dans la gestion forestière courante.
- Phase opérationnelle
Cette seconde phase consistera dans la restauration et création des mares en fonction des objectifs annuels du projet.
- 2021 : Travaux de restauration de quatre premières mares déjà identifiées en amont du dépôt du projet.
- 2022 : Travaux de restauration et/ou de création de cinq à six mares identifiées au cours de la première phase et mise en place d’un suivi écologique lié à la colonisation par la flore et les amphibiens des mares créées en 2021.
- 2023 : Travaux de restauration et/ou de création de quatre à cinq mares identifiées au cours de la première phase et mise en place d’un suivi écologique lié à la colonisation par la flore et les amphibiens des mares créées en 2022.
- 2024 : Etude des suivis écologiques des mares crées les années précédente selon leur développement respectifs.
Cette méthodologie permettra la restauration et la création progressive de mares au sein du territoire tout en assurant un suivi écologique précis de leur état et de l’évolution de la biodiversité en réponse au projet sur le court et long terme.
Structure porteuse et partenaires
Ce projet est développé par la Fondation François Sommer en partenariat avec l’association ReNard et financé par l’agence de l’eau Rhin-Meuse.