Les équipes de la Fondation François Sommer sont fières de vous présenter la nouvelle exposition « La chair du monde » de Tamara Kostianovsky au musée de la Chasse et de la Nature. A découvrir du 23 avril jusqu’au 3 novembre 2024.
L’upcycling comme expression du monde. Avec subtilité et force, Tamara Kostianovsky explore des thèmes complexes tels que la mémoire, la violence, la colonisation, l’évanescence de la vie, les connexions entre le corps humain et la nature. Son travail de sculptrice s’exprime dans des installations qui utilisent des matériaux inhabituels, notamment des vêtements usagés et des textiles mis au rebut, pour explorer des idées liées à la fragilité de l’existence et à la relation entre la chair et notre environnement. Elle conçoit de véritables trompe-l’œil d’une beauté saisissante, mais trompeuse, où l’œuvre oscille entre fascination et répulsion.
En explorant des thèmes profonds et universels à travers une utilisation innovante de matériaux ordinaires, Tamara Kostianovsky a gagné une place singulière dans le monde de l’art contemporain, captivant les spectateurs avec ses œuvres chargées de sens et d’émotion. Pour sa première exposition personnelle dans un musée français, près de trente œuvres ont été soigneusement sélectionnées et intégrées au sein de la salle d’exposition et du parcours permanent, mettant en lumière toute la diversité de son œuvre.
Entre souches d’arbre, oiseaux exotiques et carcasses de textile…
La salle d’exposition est une carte blanche offerte à l’artiste. Elle invite le visiteur à une balade en forêt, où les arbres et les souches qui y ont pris racine sont faits de vêtements recyclés, métamorphosés. Pour cette installation exceptionnelle, Tamara Kostianovsky a créé une œuvre monumentale inédite.
Dans le salon de compagnie, entre les toiles de Chardin et de Desportes, des oiseaux de tissus se posent sur les murs de damas de velours prune. Dans l’antichambre, le visiteur découvre d’imposantes carcasses de textiles, troublantes et dérangeantes par les tensions qu’elles produisent, agissant entre beauté et violence, entre raffinement et férocité. L’artiste explique : « La série représente des carcasses qui se transforment en végétation, devenant des capsules qui hébergent des oiseaux et des plantes exotiques. Je conçois ces œuvres en termes de métamorphose. L’idée est de transformer l’image de la carcasse, qui, de lieu de carnage, devient une matrice où la vie prend racine – à la manière d’un environnement utopique. »
Un peu plus loin, tout naturellement, la salle des oiseaux offre ses murs à des panneaux décoratifs végétalisés enrichis d’oiseaux qui traitent de manière implicite de la colonisation. Des recherches sur les papiers peints français du siècle des Lumières, empreints de l’imaginaire colonial d’un ailleurs exotique et fantasmé, sont les sources de cette série à la végétation presque féerique et aux oiseaux parés – voire saturés – de milliers de couleurs.
Enfin, dans la salle de la forêt, là encore, d’autres panneaux – dont des triptyques – permettent aux visiteurs de s’approcher de plus près et d’effleurer du regard toute la minutie et la poésie de son travail.
Après les expositions d’Eva Jospin, de Carolein Smit, de Vincent Fournier ou de Sean Landers explorant des médiums aussi différents que le carton, la céramique, la photographie ou encore la peinture, avec Tamara Kostianovsky, le Musée de la Chasse et de la Nature poursuit son ambition de faire découvrir des figures différentes de l’art contemporain. Toujours fidèle à la vision des fondateurs du musée, François et Jacqueline Sommer, cet engagement se matérialise par la mise en avant d’un dialogue créatif et pacifié entre l’Homme et le Vivant.
Commissariat de l’exposition : Rémy Provendier-Commenne, responsable des collections du Musée de la Chasse et de la Nature. Avec le soutien de RX&SLAG, Paris – New York. Et L’AiR Arts ; International Arts Research Residency ; Atelier 11 Cité Falguière. Portrait de Tamara Kostianovsky à l’Atelier Cité Falguière, Paris / photo © Lara Al-Gubory. Photos des oeuvres : ©Théo Pitout