D-Day : hommage à notre fondateur

François Sommer a participé à 53 missions de bombardement au sein du groupe Lorraine des Forces aériennes françaises libres (FAFL). Le 6 juin 1944, la mission du Lorraine consiste à former un écran de fumée devant les forces de débarquement alliées, à un mile de côte, au large d’une ligne longeant le Cotentin.

Crédit : Musée de l’Ordre de la Libération.

Au ras des flots, à 50 pieds (15 mètres), en avant de toutes les flottes, se glisseront 24 avions Boston, dont 12 portent la cocarde tricolore. François Sommer évoque ces minutes intenses dans Les « Sans-culottes de l’air » qu’il cosigne dix ans plus tard, avec le Général Martial Valin :

" Notre paire de Boston est passée au ras des premiers bateaux. Ceux-ci avancent face à la côte, à petite vitesse. Derrière eux, vers le large, des ombres noires d’où partent, à intervalles réguliers ces satanées lueurs rouges, puis derrière encore, à peine visible, un fouillis de petits points noirs : les barges. Une seconde, je distingue les hommes en kaki entassés dans les barges, sautant sur les lames courtes, massés par centaines les uns contre les autres, debout, et qui nous font signe de la main. Pauvres bougres ! […] Mais bon Dieu, nous le tenons tout de même, ce débarquement ! Le voici, il existe… Il y a dix minutes à peine, nous nous faufilions avec notre satané Boston, entre la flotte et la côte qui s’envoyaient des compliments de cinq cents livres."

Pour aller plus loin : la biographie de François Sommer

Envie d’en savoir plus ? Reportez-vous la biographie de François Sommer « Un temps d’avance » (éditions Buchet-Chastel), écrite par François Chemel. Il n’était pas parti pour marquer son époque. Des études très discrètes. Des allures de fils de famille un peu dilettante jusqu’à trente-cinq ans. Déjà une passion forte pour la nature et la chasse, sous un angle précurseur (souci de la gestion, invention du chasseur-protecteur), mais… Ce qui l’a doté d’une conviction inébranlable dans ses entreprises et fait de lui une force en mouvement, c’est la guerre. Compagnon de la Libération, il fait partie de cette génération d’hommes qui, ayant choisi de combattre, sont passés au travers de mille périls, en sont ressortis vivants, et en ont gardé pour le reste de leur vie une foi et une énergie sans pareilles.

Partager