Les effectifs de sangliers ont très largement augmenté de manière exponentielle en France, et plus généralement en Europe, depuis les années 1970. Parmi les facteurs explicatifs avancés pour rendre compte de cet accroissement, les modalités de gestion cynégétique appliquées aux populations de sangliers sont souvent mises en avant. Or les modifications fortes et constantes (densité d’animaux, pression cynégétique, etc.) au cours des dernières décennies pourraient avoir altérées le patron de reproduction des sangliers.
Il a ainsi été montré qu’une sélection anthropique induite par la chasse produit une modification de la distribution des dates de naissance ou encore accentue la contribution des jeunes femelles dans la croissance annuelle de la population. Dans ces travaux, seule la composante femelle a bien été prise en compte. A ce jour, très peu d’informations sont disponibles sur le rôle des mâles dans la démographie du sanglier. Or, l’accès à la reproduction et la variance du succès de reproduction individuel des mâles peuvent fortement impacter les phénomènes de recrutement (nombre de jeunes produits qui survivent) et de dispersion qui, eux-mêmes, influenceront les paramètres génétiques et démographiques clés de la population.
Ainsi, il convient de bien préciser et identifier toutes les composantes du système d’appariement et leurs conséquences sur le succès de reproduction et/ou le recrutement des individus.