Chasse, Nature & Société 2040 – Lettre n°1

Nous sommes dans un monde où beaucoup de choses changent, et souvent très vite. Dans ces conditions, vouloir imaginer ce que pourrait être la chasse en 2040 ne relève-t-il pas du goût de l’utopie ?
La chasse se trouve au confluent d’un grand nombre de paramètres qui sont tous en mouvement. Leur influence d’ici 22 ans va évoluer. C’est une certitude. Essayer d’anticiper ces évolutions, une par une, n’est pas aisé. S’efforcer d’imaginer ce que pourrait donner leur combinaison l’est encore moins.

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Pourtant notre démarche n’a rien d’extravagant. Vingt-deux ans c’est à peu près le temps accordé à une génération. Ce qui n’est pas rien.
Mais en même temps, compte tenu de l’allongement considérable de la durée de la vie, ce n’est pas beaucoup plus du quart de l’espérance de vie moyenne dont on crédite aujourd’hui les français.

Regarder loin devant soi n’est donc pas déraisonnable. Encore moins inutile. Cette lettre n°1 rend compte de la première étape de nos travaux de prospective.
Elle a trait à l’environnement physique dans lequel on chasse. Une seconde sondera les paramètres de nature sociétale. Une troisième sera centrée sur l’acceptabilité morale de l’acte de chasse.

Au titre de l’environnement, nous avons conduit nos investigations dans trois directions. Elles conduisent, en quelque sorte, à trois blocs de questions.

Le premier bloc, est le climat. Il se pourrait que son dérèglement soit l’un des paramètres majeurs de l’évolution de la chasse d’ici 2040.

En tout cas, l’un des plus prévisibles, compte tenu de l’abondance et de la précision des travaux conduits dans le monde entier sur ce thème. Comme on le verra, nous avons tendance – est ce pour nous rassurer ? – à en négliger un peu les conclusions. Elles ne sont pourtant pas négligeables du tout.

Le second bloc de questions, c’est l’espace.

Pas de chasse possible sans territoires pour chasser. Nous le savons bien. Mais comment diable l’espace français risque-t-il d’évoluer à l’horizon des vingt et quelques années à venir ? Bien des facteurs entrent en ligne de compte: l’urbanisation, l’évolution de notre agriculture, l’évolution de la gestion des forêts,
la multiplication des zones soumises à une règlementation particulière…

Le troisième bloc de questions, ce sont les écosystèmes. Eux-mêmes sont le résultat de la combinaison de toute une série de paramètres.
Ils sont soumis au changement du climat. Ils subissent l’influence des évolutions dans l’occupation de l’espace. L’exercice d’anticipation de leur évolution présente donc une difficulté encore plus grande. Pourtant la question est, pour la chasse, essentielle.

On ne l’a donc pas éludée. Mais plutôt que de tenter des prévisions, on a procédé de façon suggestive en fournissant des repères.

Bonne lecture
Philippe Dulac
Président de la Fondation François Sommer

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